Le Bélier

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite.

Paul Fort, « Le Bonheur »

Il est le premier. S’enflamme le premier. Arrive le premier. Quitte à oublier pourquoi. Car oui, tout le Bélier est là : c’est l’initiative. Mais de quoi ? Ça, ce n’est pas toujours clair…

Tout est dans le mot : « Machine de guerre formée d’une poutre dont l’une des extrémités était armée d’une masse de métal représentant à l’origine une tête de bélier et qui était utilisée par les anciens pour renverser les murailles des places assiégées, ou dans les combats navals pour faire brèche dans les flancs des vaisseaux ; (métaphorique) force puissante capable de renverser une situation ou d’imposer des changements radicaux, favorables ou néfastes, dans les institutions, les idées, les sentiments, etc… »

Le Bélier est là : celui qui vient cogner, là où on l’attend, ou pas toujours. Symboliquement, le premier signe de la roue zodiacale est celui de la naissance, de la venue au monde. C’est une pulsion – rappelez-vous Mars, son maître -, la réflexion viendra plus tard. Le Bélier se DOIT d’avancer, de pousser, de montrer qu’il est là. Il fonce. Et défonce.

C’est l’enfant qui déploie ses poumons pour la première fois et pousse son cri après l’émergence depuis sa mère. C’est l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres, et qu’importent les conséquences. C’est le commencement, sans savoir ce qui va bien pouvoir advenir ensuite.

Vous l’aurez compris, à travers tous ces exemples, le Bélier incarne la pulsion de vie, brutale et non raisonnée. C’est ce qui fait sa force : il est pugnace et a l’esprit de décision. Gouverné par Mars, dieu de la Guerre, il est animé par l’esprit de conquête, c’est un défricheur. Pas un cultivateur, il laissera ça au Taureau, qui viendra ensuite. Puis aux Gémeaux, qui leur succéderont, histoire de vendre le truc.

Mais du coup, il a bien évidemment les défauts de ses qualités : la pulsion peut devenir brutalité et violence, l’absence de réflexion peut se muer en jugement aveugle. Le Bélier ne voit que lui et ne pense qu’à lui. A la différence du Lion, ce n’est pas une affaire d’ego, il ne se sent pas supérieur ou meilleur que les autres, simplement, il ne les voit pas. Il n’est pas égoïste, puisque les autres n’existent pas. Il est le premier et le seul. En ce sens, il est pleinement égocentrique.

Tout ce qui se rapporte au Bélier se rapporte à la tête, mais non dans le sens de ce qu’il y a dedans, mais plutôt autour. La caboche. Le casque du guerrier. L’enTÊTEment est typiquement bélier.

L’impatience également. Il faut que cela aille vite, quitte à s’en tenir à une vision superficielle des choses, et l’on en revient au manque de réflexion. Les natifs marqués par le Bélier auront souvent des plaies et des bosses, et surtout des bosses d’ailleurs.

I’m a model that is uncomplicated

Gorillaz, « Aries »

Il n’est pas compliqué, le Bélier, comme le constatait le groupe Gorillaz. Son langage est direct, il ne s’emberlificote pas dans les longues tergiversations, il y va.

Infatigable, il possède une capacité de régénération qui se multiplie dans le feu de l’action. D’ailleurs n’est-il pas le premier des signes de Feu, le premier signe tout court ? On ne l’arrête pas, comme le chantait Queen :

I’m gonna go, go, go

There’s no stopping me

I’m burnin’ through the sky, yeah

200 degrees

That’s why they call me Mister Fahrenheit

Queen, « Don’t Stop Me Now »

L’esprit de compétition lui est chevillé au corps, tout comme l’indépendance.

Nous avons tous du Bélier dans notre thème. C’est le lieu où nous devons assumer de foncer, sans nous laisser engluer dans les atermoiements et sans craindre le jugement d’autrui. C’est le lieu où nous nous devons d’être nous-même. Simplement. Tel l’enfant qui vient de naître. Et où nous ne devons pas avoir peur « d’y aller ». Et là, nous pourrons « prendre du bon temps, prendre du bon temps… »

Cause I’m having a good time, having a good time

Queen

Les autres articles sur les planètes :

Soleil

Lune

Mercure

Vénus

Mars ♂︎

Jupiter (à venir en décembre)

Saturne

Uranus

Neptune

Pluton (à venir en novembre)

Les articles sur les signes :

Bélier ♈️

Taureau

Gémeaux

Cancer

Lion

Vierge

Balance

Scorpion

Sagittaire

Capricorne ♑️

Verseau ♒️

Poissons ♓️

Mars

Sailors fighting in the dance hall (…)

Is there life on Mars ?

David Bowie, « Life On Mars », 1973

C’est drôle parfois comme les choses coulent d’elles-même. Un mois plus tôt, je vous parlais de mer, d’océan, de Neptune et des Poissons. Et voici qu’à la merci d’une allusion à une bataille de marins, nous entrons dans l’univers de Mars !

Et pourtant, rien n’est plus étranger à l’univers de Neptune que celui de Mars. A l’eau de l’un répond le feu de l’autre. Or l’eau et le feu, on le sait, cela ne fait pas bon ménage… même si les deux sont armés ! Neptune a son trident là où Mars porte cuirasse, casque, glaive et pilum (javelot romain). Disons que l’un est plus « armé » que l’autre, ce qui n’est pas très étonnant pour un dieu de la guerre.

Car tel est le domaine de Mars : la lutte. Le combat. Mais aussi l’impulsion initiale, celle qui fait tout démarrer, le déclenchement. L’étincelle de vie.

Ce n’est pas un hasard si Mars maîtrise le signe du Bélier, premier de la roue du zodiaque, celui qui annonce le recommencement, le printemps, le redémarrage de la nature. Mars, c’est celui qui dit « j’existe » et qui entend qu’on l’entende.

Dans un thème, il incarne notre action, autrement dit notre manière de nous affirmer, notre capacité de combattivité et notre énergie d’entreprendre. Planète masculine s’il en est – c’est l’amant pour une femme, alors que le Soleil sera le mari – , de polarité yang, c’est l’ultra virilité avec tous les clichés qu’on peut lui associer.

Mars, c’est également la pulsion instinctive, et partant la libido, c’est le courage, l’aptitude à agir et surtout ré-agir. Un Mars en signe de feu traduira un tempérament éruptif, qui s’embrase rapidement, là où un Mars en terre aura besoin de plus d’assurance. C’est à travers notre Mars que nous nous affirmons au monde.

Mars va montrer la manière dont nous exprimons notre énergie, la manière dont nous défendons nos valeurs et ce en quoi nous croyons, notre capacité à relever des défis. Mars est un compétiteur-né.

Première des planètes sociales, Mars manifeste notre désir et notre action. En cela, il fait le lien avec les planètes personnelles (auxquelles il succède) et amène vers Jupiter et Saturne, les autres planètes sociales : le désir est d’abord tourné vers soi et notre action l’est vers les autres.

Il est tentant de voir en Mars l’expression de la force brutale, car il l’est, indéniablement. Mais il est surtout l’expression de nos instincts les plus bruts, de notre animalité la plus évidente, nos pulsions, autrement étymologiquement : ce qui nous pousse à avancer. Et en cela, il est très intéressant à étudier dans un thème. Car il peut nous indiquer un axe de travail capital : la maîtrise des instincts, afin de les sublimer en une énergie féconde, un moteur qui nous donnera la force d’agir et de créer.

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Grande maléfique, vraiment ?

Il y a très exactement deux ans, le 17 mars 2020, Saturne entrait dans ma maison IV.

Il y a très exactement deux ans, le 17 mars 2020, la France entrait dans son premier confinement.

Depuis, j’ai déménagé, fait du ménage dans mes racines, démêlé les fils, me suis mise à la méditation quotidienne, et lancée sérieusement dans l’astrologie (en n’oubliant pas mes tarots et autres oracles). Et je n’ai pas fini.

Un transit de Saturne, c’est ça. On se structure, on ralentit, on va là où ça fait mal ou là où ça ne marche pas, et on essaie de comprendre pourquoi. C’est le temps d’arrêt sur la partie de notre vie qui a besoin d’être analysée et réexaminée.

Si l’on adopte le temps de Saturne, on met en place de nouvelles structures, plus proches de ce que l’on est vraiment. Il nous apporte lucidité, réalisme, mais aussi détachement, recul, parfois renoncement, échec ou frustration si le transit est difficile.

La clef pour le positiver, c’est la lucidité. Accepter de regarder les choses en face, les bonnes comme les mauvaises. Et accepter également de faire les changements nécessaires s’ils s’imposent.

Si Saturne nous bloque, c’est parce que nous n’allons pas dans la bonne direction.

Si on sait l’écouter, il nous amène, lentement, mais sûrement, à la sagesse.

(Pour information, Saturne quittera ma maison IV début avril 2023 – autant dire que j’ai encore du boulot 😉!)